Récit d'un volontaire du BM21
Récit du caporal Pierre Collinet volontaire du Bataillon de Marche 21
"Enfin vint la libération, je ne pouvais rester insensible à l'appel du Général De Lattre. Il demandait des volontaires pour renforcer ses unités affaiblies, afin de chasser l'ennemi hors de France .
J'étais fier d'appartenir à cette glorieuse armée, la Première Division des Français Libres ( 1ère DFL ), au bataillon de Marche 21, qui s'était vaillamment battue en Italie du Sud, au Mont Cassino, au Mont Redon, puis qui, débarquée à Hyères, avait libéré Toulon et Lyon avec des Africains.
Engagé volontaire, j'étais breveté mitrailleur, dans une section de voltige, c'est à dire toujours en première ligne. Nous avons libéré Giromagny, Belfort, les Vosges, l'Alsace, avec la deuxième DB du Général Leclerc.
La perspective de franchir le Rhin et de déferler en Allemagne nous rendait joyeux. Mais, notre bataillon a été désigné pour barouder de nouveau dans les Alpes du Sud et l'Italie du Nord. L'Authion s'inscrit avec une triste mémoire. Le matériel était porté à dos d'ânes. Nos pertes ont été sévères. Chaque prise de pitons nécessitait un feu nourri d'armes automatiques, accompagné de mortiers et parfois de grenades.
Envoyé en repos bien mérité à Cartelégue près de Bordeaux, notre bataillon était désigné pour libérer la poche de Royan, un des derniers bastions allemands.
Hélas, en cette période de Noël 1944, l'ennemi a eu un dernier soubresaut. Avec énergie, il a attaqué et pénétré à Malmédy, Bastogne et une partie de l'Alsace.
Appelé en renfort, notre bataillon a remonté en train, en catastrophe, nous avons baroudé de nouveau, afin d'épauler les Américains en difficultés.
Enfin le jour glorieux est arrivé, la Reddition fut signée à Reims le 7 Mai 1945. Nous étions de nouveau en Italie, après quoi nous avons défilé à Grenoble, Strasbourg, puis à Paris pour le 14 Juillet."